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Beauté fatale : quels produits cosmétiques vos patients glaucomateux utilisent-ils ?
Le colorisme fait référence à la différence de traitement social entre les personnes à la peau claire et celles à la peau foncée. Ce concept sociologique est le résultat du colonialisme et de l’esclavage durant lesquels les autochtones et les esclaves à la peau plus claire bénéficiaient généralement d’un traitement préférentiel. [1],[2]
La pression sociale basée sur la couleur de peau persiste malheureusement encore au sein de certaines communautés, principalement parmi les personnes d’ascendance africaine mais aussi chez les Asiatiques et les Latino-Américains. [2],[3] Ceci est exploité par l’industrie cosmétique, qui fait la publicité de divers traitements éclaircissants pour la peau (SL), facilement disponibles en vente libre et contenant des ingrédients pouvant causer des dommages systémiques et oculaires.[4] En effet, ils comprennent le plus souvent de l’hydroquinone, du mercure, de l’arsenic et des corticoïdes. [3],[4]
Les corticostéroïdes topiques étant les plus susceptibles de provoquer une élévation de la pression intraoculaire (PIO) [5], les personnes utilisant de manière chronique des crèmes SL ou des lotions les contenant peuvent développer une réponse stéroïde et, à terme, un glaucome induit par les stéroïdes.
D’où l’importance de mener une anamnèse approfondie chez les patients glaucomateux, y compris leur routine cosmétique, surtout s’ils sont issus de communautés à risque. Ceci doit être couplé à un examen clinique ciblant les indices d’une utilisation chronique des traitements SL (par exemple l’ochronose exogène liée à l’hydroquinone bien décrite [3]), car ils contiennent souvent une combinaison de composés nocifs.
Matériel supplémentaire : photo. Homme de 53 ans examiné lors d’une mission humanitaire en République démocratique du Congo. La pression intraoculaire était respectivement de 44 et 36 mmHg. Il utilisait des pommades SL contenant des corticostéroïdes. Remarquez la pigmentation bleutée caractéristique (ochronose exogène) induite par l’application prolongée d’hydroquinone, également présente dans ses produits cosmétiques. Crédits : collection personnelle.
Traducteur : Philippe Denis MD, PhD, University Hospital of Lyon, France